De la Légion italique à la Division italique. Une dispute tout à fait sémantique

Visconti Katia
2020-01-01

2020
Edition de la Sorbonne
979-10-351-0528-0
L’article revient sur le projet, et le débat politique qui l’accompagne, qui aboutit à la formation, sur le territoire français, de la Légion italique puis à sa transformation, dans la Péninsule, en Division italique. Conçue à l’époque du dernier Directoire (cisalpin), comme témoignage de la valeur révolutionnaire attachée au service armé, la Légion est organisée après Brumaire, par la volonté du Premier Consul, puis elle est dissoute - comme Légion - au lendemain de la seconde campagne d’Italie, parce qu’elle était considérée désormais comme un organisme militaire d’aucune utilité dans le nouveau contexte politique marqué par la stabilisation durable du pouvoir de Bonaparte, mais toutefois maintenue de fait sur pied comme « division » à l’intérieur de l’armée cisalpine reconstituée. Accordant un espace aux aspirations patriotiques des exilés, mais annihilant du même coup les moyens d’action autonomes des autorités italiennes (essentiellement cisalpines) présentes sur le territoire français, Bonaparte réussit à produire par une manœuvre toute politique - mais sans négliger pour autant de souligner la charge symbolique de la Légion, grand exemple de patriotisme « italien » entretenu et fortement affirmé - l’organisation sous les armes des désaccords italiens. Et le résultat probant de ce choix se manifesta de fait au cours de l’été 1800, dans la cité milanaise nouvellement libérée par le Premier Consul, lorsque cette cité devint le lieu central et animé d’un débat relatif à la formation d’une armée nationale autonome. De là, l’activisme pour obtenir récompenses et grades à l’intérieur de la nouvelle armée cisalpine, de la part de tous ceux qui ont fait l’expérience de l’exil en terre de France - cisalpins, bien évidemment, mais aussi bien napolitains, romains, toscans, piémontais - et qui sont rentrés à Milan dans les rangs de la Légion (puis Division) italique, ou bien à la suite de l’Armée d’Italie. La nouvelle formation militaire - dont le noyau initial se maintint à travers les mutations politico-institutionnelles successives, République italienne et Royaume d’Italie - se trouva ainsi composée d’un grand nombre de militaires qui pouvaient se prévaloir d’un pedigree révolutionnaire solide, au-delà - du moins pour beaucoup de ceux-ci - d’un engagement affirmé pour la défense d’un processus qui aurait comme terme ultime la réalisation définitive d’une identité italienne unique.
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